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Pèlerinage 2019 des « Amis de la Galilée » en Terre Sainte - 2 ème partie

12.10.2019

Le mont des Béatitudes

Après un repas fait de légumes et, bien entendu, de poisson au restaurant saint Pierre, nous partons pour le mont des Béatitudes, une colline située 200m au-dessus du Lac mais paradoxalement à environ 25 mètres sous le niveau de la mer. Jésus y aurait prononcé le Sermon sur la montagne, qui commence par les célèbres Béatitudes.

Eglise du mont des Béatitudes

Eglise du mont des Béatitudes.

Le site actuel, également connu sous le nom de mont Eremos, a fait l’objet d’un culte depuis 1600 ans et une église byzantine y fut construite vers le IV° siècle puis détruite. L’actuelle chapelle catholique franciscaine, en forme de rotonde et entourée d’un déambulatoire extérieur , fut construite en 1938 par l’Italie. Lambert nous invite à vivre chacun.e de son côté le temps prévu pour la visite en méditant les textes que nous trouvons dans notre guide personnel du pèlerinage.

Le jardin entourant la chapelle est superbe, les roses tout particulièrement, et invite à la prière. Des dalles de pierre où sont gravées les Béatitudes en différentes langues sont disposées un peu partout dans le jardin. Les pèlerins se pressent, les prédicateurs des différents groupes commentant pour leurs fidèles les paroles de vie. Je finis par découvrir un endroit plus calme pour méditer dans la contemplation du merveilleux spectacle de la Mer de Galilée en contrebas. Les pauvres sont-ils/elles vraiment heureux/ses ? Et ceux/celles qui ont faim ? Pleurent ? Oui, seulement s’il y a un frère, une sœur de Jésus pour écouter, soulager, partager le pain, témoigner de l’amour de Jésus. Terrible exigence des Béatitudes que Jésus laisse à son Eglise, à moi aujourd’hui. Voyant Lambert méditer dans les environs, je lui demande de me donner le sacrement de réconciliation ; après m’avoir entendu et conseillé, il me donne l’absolution par ces paroles du rituel qui restent pour moi extraordinaires «…et moi, au nom du pouvoir qui m’a été donné, je te pardonne tous tes péchés ».

Eilaboun

De là, nous partons pour Eilaboun, un village palestinien en territoire israélien. Notre chauffeur Bassam arrive à se faufiler avec le car dans les ruelles du village jusqu’à une petite église. Nous sommes accueillis chaleureusement par un comité comprenant l’évêque émérite, le Père Boutros Pierre Mouallen, qui s’exprime en français, et un petit groupe de chrétien.ne.s dans une église de l’archidiocèse grec melkite catholique de Galilée.

Lambert nous explique que le diocèse de Liège, plus particulièrement le père évêque Louis-Joseph Kerkhofs, a noué de liens d’amitié et d’entraide avec cet archidiocèse et son responsable, le patriarche Maximos, dans les années cinquante ; c’était après la guerre et les chrétien.ne.s, privé.e.s de leurs terres, vivaient dans la misère. L’église où nous sommes accueillis a été construite par le diocèse de Liège ; une plaque commémorative datée du 7 octobre 1953 et scellée dans le mur rappelle que cet événement. L’association ‘Les Amis de la Galilée asbl’ s’est créée par la suite pour organiser, au nom du diocèse de Liège, la solidarité avec le diocèse de Galilée . Nous découvrons cette église bâtie et décorée à la manière des églises orthodoxes.

 

 

Eglise d'Eilaboun

Eglise d'Eilaboun

L’évêque émérite Mouallen ne tarit pas d’éloges pour la collaboration, plus encore l’amitié qui lie son diocèse avec celui de Liège à travers l’ASBL ‘Les amis de Galilée’. Il connaît bien Lambert, Marie-Anne, Guy, Christian et Maggy. Il nous rappelle les événements tragiques de 1948 : la prise d’Eilaboun par l’armée israélienne, le massacre d’une dizaine de jeunes gens, l’exil des habitants d’Eilaboun au Liban, leur retour inespéré à Eilaboun suite à l’intervention de l’évêque (il put prouver aux occupants israéliens que la population d’Eilaboun était composée uniquement de civils palestiniens). La situation actuelle des habitant.e.s n’est guère brillante: ces cultivateurs dépossédés de leurs terres par la guerre et ne pouvant prétendre à un emploi dans la fonction publique exercent tant bien que mal des professions libérales et beaucoup se sont expatriés. Je ne sens aucune haine dans les propos du patriarche Mouallen. Nous passons devant le cimetière où une plaque commémorative du massacre est placée à droite de la porte d’entrée et nous visitons brièvement une seconde église de ce village avec le même accueil chaleureux. Les chrétien.ne.s que nous rencontrons préparent le Jeudi Saint et l’ambiance est à la fête. Nous flânons dans les petites rues d’Eilaboun pour regagner le bus; les villageois nous sourient, fraternisent avec nous et nous offrent des gâteaux de fête.

 Eglise d’Eilaboun, juste au dessus de la porte, plaque en reconnaissance pour l’aide de l’évêque de Liège, Louis Joseph Kerkhofs


Eglise d'Eilaboun, juste au dessus de la porte, plaque en reconnaissance pour l'aide de l'évêque de Liège, Louis Joseph Kerkhofs.

Cette visite à Eilaboun me permet de découvrir l’église melkite catholique , de sentir l’intensité de sa foi et de toucher du doigt la précarité de sa situation. Désormais, je garderai vivant en moi le souvenir de cette église d’Orient ; un abonnement à la revue Terre sainte m’y aidera.

Après cette journée fertile en découvertes, notre chauffeur Bassam nous ramène à notre base de Nazareth où nous attend un bon souper !

Merci aux organisateurs du pèlerinage de m’avoir permis de vivre ces moments intenses sur les pas de Jésus et de l’église de Galilée.

auteur: Christian Roberti CSSp, (frère spiritain).

 
 

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